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La Chouette Effraie

La chouette effraie (ou Dame blanche) fait partie des rapaces nocturnes présents dans les Yvelines. Cette espèce est protégée sur l’ensemble du territoire français. Elle vit au contact de l’homme et se complait en hauteur dans des bâtiments calmes. Elle est particulièrement encline à nicher dans les clochers s’ils sont accessibles d’où son nom d’Effraie des clochers. Au cœur de l’hiver 2021-2022, en partenariat avec l’association ATENA 78 (Association Terroir et Nature en Yvelines) le nichoir à chouette effraie a été installé dans le hangar des services techniques de la ville.
Des nouveaux occupants
Après une 1ère nichée l’an dernier, nous sommes heureux de partager avec vous cette nouvelle. Nous avons appris début juillet que le nichoir est de nouveau occupé cette année. Ce sont 1 adulte et 3 oisillons qui ont pu être observés. Une 2ème visite en fin de saison est prévue afin de procéder au nettoyage annuel. Toute l’actualité de l’Association ATENA

© photo Jean-Luc VANDEVELDE (ATENA 78)

Savez-vous que l’Effraie des clochers niche à Freneuse et que cette année, elle a élevé trois jeunes dans le nichoir qui a été installé à cet effet ? L’Effraie des clochers est un rapace nocturne. Elle se nourrit principalement de très petits mammifères comme le campagnol, le mulot ou la musaraigne, qu’elle chasse la nuit. En journée, elle se repose dans un endroit sombre et tranquille, dans un grenier abandonné, une grange…
Pour se reproduire, il lui faut aussi un endroit sombre et si possible à l’abri de prédateurs comme la fouine. Cet endroit est de préférence dans un clocher, sur un plancher de grenier ou dans le coin d’une grange, en haut du mur large. L’Effraie des clochers ne construit pas de nid, elle pose ses œufs à même le plancher ou le mur et une litière se forme au fur et à mesure du temps de la reproduction, à partir des pelotes de réjection* de la femelle qui couve, puis des jeunes.
De nos jours, presque tous les clochers sont grillagés, pour empêcher les pigeons d’envahir et de salir les lieux – c’est aussi le cas du clocher de l’église Saint Martin. Les greniers et les granges des fermes sont souvent transformés pour servir d’habitation ou de lieu de rangement, devenant ainsi inaccessibles aux animaux sauvages. Les hangars modernes sont faits de tôle ou de béton, leurs murs ne sont pas assez larges pour pouvoir abriter une nichée d’Effraies.
C’est pour cette raison que les bénévoles de l’association ATENA 78 construisent des nichoirs spécialement pour l’Effraie des clochers et installent ces nichoirs dans des endroits susceptibles d’accueillir un couple d’Effraies. Cette installation se fait presque toujours en partenariat avec la municipalité d’une commune.
Ainsi, quelques élus de Freneuse sont venus aider à la construction d’un nichoir pour l’Effraie et comme ce n’était pas possible de l’installer dans le clocher, une autre solution a été trouvée : le nichoir a trouvé sa place dans un hangar des services techniques de la commune. Visiblement, le va et vient en journée et le bruit que peuvent générer les activités devant et dans le hangar n’empêchent pas l’Effraie d’utiliser le nichoir. Dès la première année, un couple d’Effraies s’y est installé pour élever ses petits !
Depuis l’été 2022, deux ou trois, parfois quatre jeunes naissent et grandissent dans le nichoir. Ils sont d’abord couvés par la femelle et nourris par le mâle, puis nourris par les deux parents. Quand leurs plumes ont bien poussé, ils s’entraînent à voler pour apprendre à chasser seuls et ils finiront par quitter le nichoir et le territoire, à la recherche d’un nouvel endroit où s’installer.
Cette année, les trois jeunes qui ont grandi dans le nichoir sont déjà capables de voler et partiront bientôt vivre leur vie en autonomie, peut-être pas trop loin d’ici. Espérons qu’elles réussiront car une vie d’Effraie n’est pas sans dangers : ces oiseaux chassent souvent sur les talus des bords de route et si, au moment du décollage, une voiture arrive un peu trop vite, L’Effraie, éblouie par les phares, peut se faire heurter et mourir de ses blessures. Alors soyez attentifs : si vous roulez sur les petites routes la nuit tombée, levez le pied pour laisser le temps aux animaux sauvages de vous éviter…
Et si vous vous promenez la nuit, ouvrez l’œil, vous croiserez peut-être une Effraie en vol, à la recherche de micro-mammifères dans les talus, au bord des champs ou dans les prairies. Attention, on ne l’entend pas voler, il faut soit la voir, soit entendre son cri pour s’apercevoir qu’elle est là, discrète, belle, surprenante !
Juliane Tillack - ATENA 78 (juillet 2025)
* pelote de réjection : Les rapaces rejettent les restes de leur digestion (poils, os, …) sous forme de boulette par le bec.Chouette juil 25 2

© photos ATENA 78